L'arbre de la liberté... la pauvreté criminalisée ?
photo© Vincent3m 2007
Reçu ce message particulièrement édifiant et annonciateur de la répression de la misère criminalisée… ?!
23 mars 2007
La police employée à traquer les enfants de parents sans papiers et à arrêter les directrices d’écoles maternelles qui les défendent : préfiguration de la république sarkozienne ?
L’affaire de l’école de la rue Rampal (Paris 19e) est une
sorte de parabole et, peut-être, une anticipation de ce qui attend la société
si le ministre de la chasse à l’Enfant atteignait son objectif. Mis en demeure
de battre cette année un nouveau record de nombre d’expulsions de sans papiers
fixés par le ministre de l’Intérieur, des policiers se sont présentés par deux
fois cette semaine à la porte de l’école Rampal pour y interpeller la première
fois la tante sans papiers d’un élève, la seconde fois un grand–père dans la
même situation. Les deux fois les choses se sont mal passées : aux parents
d’élèves qui demandaient ce qui se passait, les policiers ont répondu de façon
rogue. A ceux qui s’indignaient de voir des parents innocents interpellés sous
les yeux des enfants, ils ont répliqué en les bousculant et en projetant des
gaz lacrymogènes au beau milieu d’une petite foule d’élèves de maternelle, de mères
et d’enfants en poussettes ! Il ne s’agit ni d’initiatives intempestives de
policiers maladroits, ni de bavure. La preuve en est que ce matin, la
directrice de l’école maternelle Rampal était convoquée au commissariat de la
rue Erik Satie où elle a été mise en examen pour « outrage et dégradation de
biens publics en réunion ».
Il semblerait que les autorités aient envisagé (avant d’y renoncer devant le tollé) de convoquer d’autres personnes pour d’éventuelles mises en examen. On est en plein délire sarkozien ! La police n’a-t-elle réellement rien de mieux à faire que d’aller interpeller une mère et un grand-père à la porte d’une école pour la gloire d’un ministre arriviste ? Quelle image donne-t-elle en se comportant de façon violente à l’égard d’enfants de maternelle et leurs parents ? Qui peut estimer légitime la mise en examen sous un motif grotesque d’une directrice d’école maternelle « coupable » d’avoir voulu protéger des parents (innocents !) de deux élèves et les enfants dont elle est responsable. L’indignation soulevée par cette affaire a conduit les autorités à renoncer à la mise en examen au motif grotesque pour « outrage et dégradation de biens public en réunion » de la directrice.
Ces événements surviennent après la rafle des sans papiers venant aux restos du cœur à Belleville, après la mise en examen de Florimond Guimard, instituteur et militant RESF de Marseille « coupable » d’avoir défendu un père d’élève expulsé, de Kadidja, militante de l’Apeis « coupable » d’avoir protesté dans un avion contre l’expulsion d’un étudiant malien, de Michel Guérin « coupable » d’avoir dénoncé vivement la politique de Sarkozy, du placement en garde à vue d'un militant et d'une marraine citoyenne à Strasbourg. Du fait des ordres du ministre et du gouvernement, la police passe les bornes. Il est temps, grand temps, que des voix s’élèvent, y compris des rangs de la police et de la haute fonction publique, pour dire que ça suffit. Que le temps de la République de la chasse à l’enfant et de l’emprisonnement de ceux qui les défendent n’est pas encore venu.
à bientôt,
MR
getmr@wanadoo.fr
23/03/2007
Pour ceux qui souhaitent voir une vidéo de cette "farwesterie" : lamentable !