sans la demander, sans la chercher...

photo©vincent3m

La Lésion d’Honneur de la semaine franchit le mur du çon avec les polices espagnoles et marocaines de Melilla qui n’ont pas démérité en tant que bourreaux de 37 migrants à la fin du mois de juin (ici) et là .

D’ailleurs le chef du gouvernement espagnol, le "socialiste" Sanchez Pedro, ne s’y est pas trompé en les félicitant chaleureusement pour la qualité de leur prestation et l’efficacité de la coopération entre les deux pays. Celui-là, depuis qu’il copine avec Momo VI il a comme qui dirait oublié certaines valeurs (mais non Mââme Voisine, je ne parle pas de vos titres cotés en Bourse !) Bon d’accord, deux gendarmes marocains auraient aussi trouvé la mort ce jour là. (Bizarre quand même cette expression de « trouver la mort », surtout si tu ne la cherches pas mais bon, c'est sans doute ça la surprise du paradis !) Le Sanchez s’est réjoui que l’intégrité du territoire national ait été défendue avec courage blablabla. Évidemment pas un mot sur les politiques européennes anti-migratoires menées depuis des années sans parler des politiques de post-colonisation ! Politis dans son numéro hors série paru ces dernier jours analyse justement ce concept de frontières en rappelant que ce que l’on prend pour quelque chose d’immuable et de naturel n’a pas cessé de se modifier au fil des conflits, jusqu’à disparaître pour revenir en force ces dernières années devant « l’afflux » de demandeurs d’asile, politique, économique, climatique, religieux etc. « Du premier janvier 2014 jusqu’à la fin de l’année 2020, l’OIM (Organisation internationale pour les migrations) a comptabilisé 40 000 personnes mortes ou portées disparues au cours de leur migration à travers le Monde » ici

 Bertrand Badi dans ce même numéro pose la question : « dans un monde où l’interdépendance l’emporte sur la souveraineté, que reste-t-il aux frontières pour pouvoir s’affirmer ? » D’ailleurs de façon évidente, le concept même de frontière a changé : l’Europe, en payant certains États, ( plus Frontex) a externalisé ses limites, en inventant la « pré-frontière » (entre autres la Libye, le Maroc, la Turquie etc.)

En 1991 déjà, La Lésion avait pu discuter avec Albert Jacquard ("Allez sans dec. ? Tu l'as connu ?" a bavé Môssieur Lebienassis jaloux sans se rendre compte qu'il n'avait rien en commun avec l'auteur de, entre autres, "J’accuse l’économie triomphante"). « L’Europe a provoqué des drames en Afrique. Soit. Actuellement, les pays riches ont encore la maîtrise de la situation et peuvent empêcher « le tiers-monde » de les envahir. Il arrivera un jour où ce ne sera plus possible et ce sera très violent pour tout le monde. Alors pourquoi ne pas commencer dès aujourd’hui à réfléchir à des solutions de partage ? » Il avait raison le vieil Albert sauf que l’idée même de partage, de ré-équilibrage ne semble pas faire partie du dictionnaire des dirigeants… Alors on continue à « trouver la mort » sous une vague, sous le soleil, en haut d’un mur... ou en courant devant des flics comme ce jeune citoyen de l’Ohio des Zétazunis qui s’est pris 60 (soixante !) balles dans la peau à la fin de son sprint. "Surprise du Paradis !" (ici)

De son côté Midi-Libre écrit : « Le jeune Afro-Américain âgé de 25 ans aurait refusé d'obtempérer. Les policiers ont ouvert le feu à la suite d'une course-poursuite.  Au moment des tirs, la victime ne portait pas d'arme. Mais un pistolet a été retrouvé dans sa voiture, a expliqué la police. » ici Admirez la défense des flics quand même : « Mais un pistolet a été retrouvé dans sa voiture» Alors que trouver une arme dans une voiture aux Zétatzunis ce n'est quand même pas une grande surprise. C'est un peu comme trouver une peluche dans une crèche, une bouteille dans un bar ou un fasciste au RN oupssss scusez-moi ! Mais le type a refusé d’obtempérer et, ça, quand tu es noir chez l’oncle Sam, c’est pas bon pour ton futur. Eh oui, lui aussi il a trouvé la mort « Mais bon, lui, il l’avait un peu cherchée ! » a gloussé Mââme Voisine.

Heureusement on est dimanche, jour du Saigneur, et la police n’a toujours pas réalisé que ça tombait encore en fin de semaine si bien qu’on va pouvoir en profiter un max en écoutant « Ohio » (ici) de Neil Young, écrite après le 4 mai 1970, lorsque 4 étudiants avaient été assassinés par la Garde Nationale lors d’une manif pacifique.